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stephan graff
   
CURRICULUM VITAE EXPOSITIONS REVUE DE PRESSE

Dernières Nouvelles d Alsace (Bouxart) 212 000 exemplaires 01|11|2002

Réduire télés, fax et lave-linge en morceaux pour qu' un artiste accomode les restes, voilà ce qui attend ceux qui seront tirés au sort ce soir, lors du premier des trois volets de la smashing party - fête de la destruction - organisée au Molodoï.

Le principe de la Smashing Party - une fête de la casse en français - organisée ce soir à Strasbourg tient en deux mots : destruction et création. L'idée est de permettre aux participants de se défouler en cassant des objets quotidiens, TV, téléphones, fax, imprimantes, ordinateurs pour ensuite faire une oeuvre d'art avec ce qu'il en reste. Explique Hubert Pichot, 32 ans, créateur de l'association organisatrice, Général H productions.

Ecole des Fans Version Trash,
le déroulement de la manifestation version Techno, ludique et Post moderne du ludisme est étudié. Ce soir vers 21 H, les participants reçoivent un ticket à leur entrée dans la salle. Puis un tirage au sort désigne une dizaine de "Happy few" appelés à se diriger un par un vers la zone de destruction. Et là c'est l'école des fans trash à notre sauce, lance Hubert Pichot, je prends quelques minutes histoire de sentir un peu la personne, de savoir à quoi elle veut s'attaquer, télés et aspirateurs font un carton ndlr. et de déterminer quel outil lui confier.
L'entretien filmé et diffusé dans la salle, s'achève. Le participant s'équipe : un micro qui donne la voix de Dark Vador, précise Hubert, une combinaison, des gants, des chaussures et des lunettes de sécurité, un casque.
Ainsi paré et accompagné d'un régisseur, le destructeur entre dans la zone délimitée par des panneaux en bois percés de fenêtres en plexiglas. Là, armé d'un marteau, d'une mase ou d'une batte de base-ball, il pulvérise, défonce, désosse l'objet de son choix. Le tout en musique. Vient ensuite le moment où il faut arrêter les gens. Pour éviter qu'il ne reste que de la poussière, s'amuse Stéphan Graff qui récupère les reliefs pour en faire une oeuvre originale. Le concept de la Smashing Party, inspiré du Pop Art, s'est imposé à l'artiste né à Strasbourg alors qu'il vivait en Californie. Ma femme et moi habitions dans un coin paumé, un quartier noir de San Fransisco, je voyais toute sorte d'objets abandonnés, laissés au service des encombrants. J'ai commencé à faire de la récup pour aménager notre maison, se souviens le jeune homme de 32 ans.

Dédoublement de personalité,
Un soir il veut récupérer la porte d'un micro-ondes et s'en servir de chassis pour une toile. Un pote s'est chargé de démonter l'appareil et il s'est éclaté. "ça m'a donné des idées". Un mois plus tard une cinquantaine d'amis se retrouvent dans le jardin de Stéphan. Chacun a amené un objet à bousiller, un groupe assure la parti musicale, l'artiste encadre et récupère ce qu'il peut : la Smashing Partie est née.
L'intérêt est double: sensibiliser le public à la démarche du recyclage, puisque tous les objets sont hors d'usage et voir les gens se métamorphoser pendant la casse. On assiste parfois à de vrais dédoublements de personnalité, lâche Stéphan. C'est vrai que quelque chose se libère, conclut Hubert qui aime s'attaquer aux grosses pièces(chauffe-eau etc.)...à la scie circulaire.

Dernières Nouvelles d Alsace (Bouxart) 212 000 exemplaires 14|03|2000

...Tout à côté, un jeune homme à l'inventivité évidente crée quant à lui dans un registre opposé. Ici pas question de lignes épuréés. C'est le fouillis apparent le plus complet, si toutefois on colle le nez au devoir. En prenant quelques centimètres de recul, transistors, cartes à puces, cordes de guitares et boitiers éclatés disparaissent en offrant une vue aérienne insaisissable sur la baie de Portland. Stéphan Graff récupère effectivement et transforme tout ce qui lui tombe sous la main! Une névrose attrapée aux USA, où cet enfant de Neuwiller à séjourné.

Gerstaeker Magazine 75 000 exemplaires 25|01|2000

Thérapie à l'américaine
Stéphan Graff s'est découvert une passion pour l'art du recyding alors qu'il vivait aux
États-Unis. Là-bas, ses amis avaient l'habitude d'organiser des "smashing party*" (traduisez "fête fracassante") pour briser l'ennui et donner du relief à leurs soirées. Pour ces enfants du pop art, le jeu consistait à réunir un maximum d'appareils domestiques en bout de course, puis à les exploser à coups de marteaux ou de
battes de base-ball. Les jeunes filles sages et les garçons timides se muaient ainsi, le temps d'un verre brisé, en de véritables barbares enragés, sans foi ni Surmof ajoutant ainsi au divertissement un zeste de thérapie, car aux Etats-Unis le défoulement bien canalisé est reconnu d'utilité publique.

Pour démarrer une œuvre, certains artistes placent sur leur chevalet une toile immaculée, préparent une tasse de thé puis sélectionnent une sonate de Mozart. Stéphan Graff quant à lui, jette une télé du deuxième étage, se précipite marteau en
main sur les débris et branche la techno...
portrait d'un artiste qui s'éclate.

L'art en liberté
En observant de près les entrailles des ordinateurs, des sèches cheveux, des ventilateurs et autres grille-pain, Stéphan Graff s'est soudain pris d'affection pour tous ces composants invisibles si riches en formes et en couleurs. Notre français,
maître d'hôtel dans le civil, s'est mis ainsi à créer des scènes de vie, et des villes futuristes en collant sur des panneaux des bouts de circuits imprimés, des disques durs éventrés et des réseaux de câbles entortillés. La première inten-
tion de Stéphan n'était pas de créer des œuvres d'art. Mais devant le succès rencontré par ses créations, l'artiste improvisé s'est mis à travailler de plus en plus souvent et sur des formats de plus en plus grands, en conservant cependant la
même idée fixe : d'abord se faire plaisir.

L'atelier sauvage
Pour réaliser ces œuvres de récup'Art, Stéphan n'hésite pas à mélanger tous les matériaux et à combiner toutes les techniques. Pour ses maquettes de villes, il utilise des palettes de Pepsi. Pour les petits formats, une porte de placard ou un cadre de télé font aussi bien l'affaire. Après le collage des composants électroniques, Stéphan peint directement sur le support et les pièces pour représenter: des routes, des lacs, des fontaines ou des décors de nature improbables. Pour réaliser des effets de
matière particuliers, Stéphan prépare le support avec du gesso, ou de la colle à bois enduite de sciure ou de limaille de fer.

Des œuvres meublantes
Par un paradoxal retour de destin, les appareils sacrifiés lors des smashing-party retrouvent dans les mains de Stéphan une vie domestique. L'artiste réalise en effet des tables basses, des lampes, des étagères ou des petits meubles qui associent l'humour, le fantastique... et l'utile!

Supports improvisés
Ce goût pour l'expérimentation et le détournement d'objet a donné à Stéphan
l'envie de peindre sur tous types de supports. Il realise ainsi des toiles sur du feutre
de billard (enduit de gesso) sur du Plexiglas, des rideaux de douche ou encore des supports métalliques.

Conseils pour "smasher" en toute sécurité
La destruction d'appareils doit être entourée d'un certain nombre de précautions. L'opérateur doit être équipé de gants et de lunettes. Les spectateurs doivent se tenir à bonne distance. Certains composants comme les condensateurs sont susceptibles de produire des décharges électriques. En implosant, un écran de télé dégage un gaz qui ne doit pas être inhalé. Tous les déchets non utilisés par l'artiste doivent être confiés à une décharge officielle ou un centre de tri sélectif, car la "recycling attitude" c'est aussi d'avoir l'esprit écoloqique.

Stéphan qui travaille à nouveau en France, projette actuellement d'organiser
des smashing-party géantes, accueillant 200 personnes, avec l'intervention de musiciens et d'artistes supplémentaires. Son but en effet est de faire partager sa démarche pour faire entrer fart dans la ville et la vie dans l'art, le tout avec beaucoup d'humour et de décontraction